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MÉMOIRES DU MARÉCHAL J OFFRE
L’Italie ne put obtenir les résultats qu’on attendait deson entrée en campagne ; la forme désavantageuse de sesfrontières, les organisations défensives élevées par les Au-trichiens, la nature du terrain contribuèrent à enrayer sesefforts qui eurent pour résultat d’immobiliser devant sonarmée de l’Isonzo des forces adverses sans cesse augmentées.
La Serbie , en revanche, ne crut pas pouvoir agir confor-mément au programme arrêté, et continua de demeurerdans l’inaction, se bornant à surveiller avec inquiétudel’attitude de la Bulgarie qui se rapprochait insensiblementdes Puissances centrales.
S’il n’était pas en mon pouvoir d’obtenir la rentrée enaction de l’armée serbe, j’envisageai la possibilité d’opéra-tions que nous pourrions être amenés, quelque jour, à en-treprendre dans les Balkans . Le 4 août 1915, j’écrivis auministre de la Guerre pour lui signaler l’importance du rôleque les chemins de fer serbes et particulièrement les lignesde Salonique vers Uskub et la Russie pourraient être amenésà jouer.
L’amélioration de ces chemins de fer nécessitait, à mesyeux :
En Grèce une action diplomatique en vue de débarrassercertaines voies ferrées du personnel autrichien qui s’y étaitmaintenu ;
En Serbie , l’envoi d’un personnel de direction de répa-ration et de montage, l’expédition de matériel de chemin defer et d’autos ;
En Roumanie , dès que possible, une action analogue.
C’est à la suite de ces demandes que le ministre de la Guerreenvoya en Serbie une mission commandée par le colonelBousquier qui devait agir immédiatement en Serbie , etultérieurement en Roumanie (1).
Au mois d’août 1915, M. Venizelos avait, après une courteinterruption, repris le pouvoir en Grèce . Le 21 septembre,