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2 (1932)
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lexpédition de salonique

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en apprenant que la cavalerie bulgare se rendait aux fron-tières, il convoqua les ministres de France et de Grande-Bretagne. Il leur dit que le roi Constantin et le généralDousmanis, chef détat-major de larmée hellénique, es-timaient que, dans le cas actuel, la Grèce ne devait passe considérer comme liée par le traité du 1 er juin 1913 :aux termes de ce traité, la Serbie et la Grèce se promettaientréciproquement lappui de toutes leurs forces militaires, encas dattaque par une tierce puissance. Or, de lavis duroi, les Serbes, ayant déjà à faire face aux forces austro-allemandes, se trouvaient dans limpossibilité de fournirles 150 000 hommes quils sétaient engagés à concentrercontre la Bulgarie, au cas dun conflit commun contre cettepuissance. M. Venizelos admettait ce point de vue spé-cieux et prudent, à moins quon ne lui fournît ailleurs unappui équivalent à celui que ne pouvait lui fournir larméeserbe. La France, lAngleterre étaient-elles prêtes à fournircet appui? A cette question aussitôt transmise, Londres etParis répondirent que le secours demandé serait envoyé.Et en ce qui concerne la France, le gouvernement décidale 28 septembre denvoyer à Salonique une des deux divi-sions du corps expéditionnaire des Dardanelles. En mêmetemps, le ministre me prescrivit de diriger sur le camp dela Valbonne (1), en vue de son envoi en Serbie, une brigademixte tirée des armées du Nord-Est.

Ainsi se trouvait engagée, pour la deuxième fois sanspréparation, sans plan concentré avec nos alliés, une expé-dition lointaine dont la nécessité simposait, mais dont lesconséquences ne pouvaient être exactement mesurées. Lesdébuts de nos affaires à Salonique allaient se ressentir immé-diatement des conditions défectueuses dans lesquelles ellessamorçaient.

Le 5 octobre, les premières troupes françaises débar-quaient à Salonique. Cétait la 156 e division arrivant desDardanelles sous les ordres du général Bailloud. Le gou-vernement grec, comme il avait été convenu, protestait

(1) Près de Lyon.

T. II.

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