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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFERE
volak au confluent du Vardar et de la Cerna et y étaiententrées en liaison avec un petit détachement serbe quitenait Yelès, mais qui était déjà coupé par les Bulgares dugros de son armée.
Les retards apportés par le gouvernement britanniquerisquaient de compromettre la situation très aventuréede nos divisions et de précipiter la catastrophe serbe.
Du 20 au 28 octobre, sur la demande du gouvernementfrançais, je multipliai mes demandes pour obtenir le départdes divisions anglaises. Je me rendis dans ce but auprèsdu maréchal French. Je reçus à son quartier général unedélégation d’oflîciers britanniques, mais me trouvantconstamment en présence de personnalités sans mandat,je ne pus obtenir de réponses précises, et j’en rendis compte,le 27, au ministre de la Guerre.
Le gouvernement me demanda alors d’aller à Londres pour obtenir un engagement ferme et précis. Je fus reçule 29 octobre par le War Committee, et j’eus l’heureusefortune d’obtenir l’adhésion formelle du gouvernementbritannique et la promesse que les troupes nécessairespour porter l’effectif total du corps expéditionnaire à150 000 hommes, seraient acheminées sans aucun nou-veau retard sur l’Orient.
La question de la constitution de l’armée franco-britan-nique d’Orient se trouvait enfin réglée (31 octobre), maisavec un retard de plus d’un mois, en un temps où la situa-tion se modifiait à notre désavantage, jour après jour.
Là ne s’arrêtèrent pas mes efforts. Je tentai de faireparticiper au sauvetage de la malheureuse armée serbe nosalliés russes et italiens.
J’avais déjà pressenti, le 13 octobre, le général Alexeief,chef d’état-major du tsar. A l’issue de la conférence deLondres dont je viens de parler, je renouvelai ma demande.
En ce qui concerne l’Italie , je télégraphiai au généralCadorna pour lui suggérer de collaborer à l’opération à lafois par l’Albanie et par Salonique , et je chargeai le généralGouraud qui se rendait en Italie d’insister dans ce sens.
Aucune de ces deux propositions ne fut accueillie.