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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

me désintéresser de cette affaire. Ma situation auprès descommandements et des gouvernements alliés me conféraitune autorité que jeusse été coupable de ne pas mettre auservice de la cause commune.

Le 11 novembre je fis au gouvernement français unexposé général de la situation en Orient, et jindiquai que,malgré létat critique dans lequel se trouvait larmée serbe,déjà coupée de Salonique , comme je lai dit, il fallait per-sévérer dans notre projet de lui porter secours, et assureren même temps la sécurité de la ligne de communicationdu corps expéditionnaire allié par une action énergiquecontre la Grèce dont lattitude se faisait de plus en plussuspecte.

Le 14, je revins sur la même question, et je proposai,dans une note remise au gouvernement, un plan completdaction à adopter éventuellement contre cette puissance.Jaffirmais que les agissements du gouvernement du roiConstantin ne deviendraient dangereux que si nous lestolérions et que nous avions en main tous les moyensdexercer la pression la plus complète et la plus efficace.

Par mes notes du 21 et du 24 novembre qui servirent debase aux propositions de la section détudes, jappelailattention de la façon la plus pressante sur la nécessitédobtenir à bref délai du gouvernement grec lautorisationde commencer autour de Salonique les travaux de forti-fication indispensables pour donner une base solide àlarmée franco-britannique dOrient.

Enfin, le 25 novembre, envisageant le cas nos effortspour secourir larmée serbe seraient inutiles et celle-ciserait contrainte à se jeter dans les montagnes dAlbanie ,je demandai au ministre de prendre toutes mesures utilespour organiser des centres de recueil sur la côte de lAdria-tique et jalonner par des dépôts de vivres les routes deretraite de larmée du roi Pierre.

Or, le 18 novembre, le voïvode Putnik avait fait dansla région de Katcbanik une tentative désespérée pourrouvrir ses communications avec larmée du général Sar-rail. Le 22, le commandement serbe, renonçant même à