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me désintéresser de cette affaire. Ma situation auprès descommandements et des gouvernements alliés me conféraitune autorité que j’eusse été coupable de ne pas mettre auservice de la cause commune.
Le 11 novembre je fis au gouvernement français unexposé général de la situation en Orient, et j’indiquai que,malgré l’état critique dans lequel se trouvait l’armée serbe,déjà coupée de Salonique , comme je l’ai dit, il fallait per-sévérer dans notre projet de lui porter secours, et assureren même temps la sécurité de la ligne de communicationdu corps expéditionnaire allié par une action énergiquecontre la Grèce dont l’attitude se faisait de plus en plussuspecte.
Le 14, je revins sur la même question, et je proposai,dans une note remise au gouvernement, un plan completd’action à adopter éventuellement contre cette puissance.J’affirmais que les agissements du gouvernement du roiConstantin ne deviendraient dangereux que si nous lestolérions et que nous avions en main tous les moyensd’exercer la pression la plus complète et la plus efficace.
Par mes notes du 21 et du 24 novembre qui servirent debase aux propositions de la section d’études, j’appelail’attention de la façon la plus pressante sur la nécessitéd’obtenir à bref délai du gouvernement grec l’autorisationde commencer autour de Salonique les travaux de forti-fication indispensables pour donner une base solide àl’armée franco-britannique d’Orient.
Enfin, le 25 novembre, envisageant le cas où nos effortspour secourir l’armée serbe seraient inutiles et où celle-ciserait contrainte à se jeter dans les montagnes d’Albanie ,je demandai au ministre de prendre toutes mesures utilespour organiser des centres de recueil sur la côte de l’Adria-tique et jalonner par des dépôts de vivres les routes deretraite de l’armée du roi Pierre.
Or, le 18 novembre, le voïvode Putnik avait fait dansla région de Katcbanik une tentative désespérée pourrouvrir ses communications avec l’armée du général Sar-rail. Le 22, le commandement serbe, renonçant même à