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2 (1932)
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lexpédition DE SA.LON1QUE

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tenter de se rejeter sur Monastir , décidait de se repliersur la côte de lAdriatique . Cette affreuse retraite, à traversun pays désolé et sans route, entraîna la perte de toutelartillerie et des convois de larmée qui arriva exténuée,mourant de faim, décimée par le typhus, à Saint-Jean-de-Medua et Durazzo nous la recueillîmes.

Aussitôt averti de la décision de létat-major serbe, legénéral Sarrail, qui avait dans la première quinzaine denovembre tenté de prendre loffensive au nord du confluentde la Cerna et du Vardar, sétait remis sur la défensive.Puis, le 1 er décembre, il entamait sa retraite vers la fron-tière grecque quil atteignait sans trop de dommages le12 décembre.

' Pendant ce temps, la Grèce entraînée par son roi évo-luait rapidement de la neutralité malveillante vers unehostilité à peine déguisée. Le 5 novembre, le successeurde Venizelos, M. Zaïmis, qui conservait encore quelquesformes correctes avec nous, tombait à son tour. Skouloudis qui prit le pouvoir, crut quil pouvait tout se permettreavec lEntente dont la défaite ne faisait plus de douteà ses yeux. Le 9, il fit connaître à M. Guillemin, ministre deFrance à Athènes, que le gouvernement hellénique étaitdécidé à désarmer et à interner toutes les troupes serbes,françaises et anglaises qui pénétreraient sur le territoiregrec.

La menace était grave : neuf divisions helléniques ache-vaient de se concentrer ; cinq dans la région de Salonique, trois à lest de la Strouma, une à Florina.

Pour écarter ce danger que javais prévu, il ny avaitquune solution : la force. Le gouvernement français lecomprit, celui de Londres après une courte hésitation syrangea.

Le 23 novembre, une note était présentée au gouverne-ment grec. Elle réclamait de lui une politique de neutra-lité bienveillante telle que la promesse en avait été faiteplusieurs fois. Une escadre alliée, concentrée depuis deuxjours à Milo sous le vice-amiral français Le Bris, était prêteà appuyer cette demande. i