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2 (1932)
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LA GUERRE ET LA POLITIQUE

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et il aurait évité bien des difficultés au commandementdont la tâche était déjà si lourde.

Le général commandant en chef les armées du Nord-Est,à Monsieur le ministre de la Guerre.

Personnelle.

Dans le discours quil a prononcé hier à la tribune de laChambre, M. le président du Conseil a reconnu que « les néces-sités de laction militaire » imposaient à lexercice du contrôleparlementaire et à la circulation des membres du Parlementdans la zone des armées, « des restrictions inévitables ».

En vue déviter tout malentendu dans lapplication, jailhonneur de vous faire connaître ci-après quelles doivent être,à mon avis, ces restrictions.

Il est évident que les membres du Parlement peuvent cir-culer à titre privé dans la zone des armées en se soumettantaux règles imposées à tous les citoyens.

Par contre, il ne peut y avoir aux armées de contrôle parle-mentaire, car, dans la pratique, lexercice de ce contrôle ris-querait datteindre gravement la discipline morale de larmée,la confiance dans le commandement, dont dépendent la vic-toire et le salut du pays.

Je vous ai déjà rendu compte de lattitude de certainshommes politiques et des propos tenus par eux sur le front,qui démontrent surabondamment la réalité du danger quejindique.

En guerre, les autorités et les responsabilités ne peuventpas être partagées. Chaque chef militaire contrôle les actesde ses inférieurs, et est lui-même responsable de ses actesdevant ses chefs hiérarchiques. Le général en chef est respon-sable devant le gouvernement qui peut le relever sil napprouvepas ses actes.

Il ne peut y avoir dautre contrôle pendant laction.

J. J OFFRE.

M. Millerand partageait, je le sais, cette opinion etil mettait daccord ses idées et ses actes avec une loyalefermeté, mais la lutte continuelle quil avait à soutenircontre les intrigues qui le visaient personnellement, ou