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2 (1932)
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LA GUERRE ET LA POLITIQUE

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encore fallait-il la mettre en pratique chez nous-mêmes.M. Briand sy employa avec une habileté à laquelle il fautrendre hommage.

Tout dabord, il sagissait de délimiter les attributionsdu ministre de la Guerre, et celles du commandant enchef. Jen traçai moi-même au président les grandeslignes :

Jassumerais le commandement en chef de toutes lesarmées françaises, quel que soit le théâtre sur lequel ellesopéreraient. Pour me soulager de ma tâche ainsi étendue,je prendrais auprès de moi un officier général qui traiteraitles affaires courantes, me remplacerait pendant mesabsences et que je pourrais déléguer sur les fronts monaction de direction aurait à se faire particulièrementsentir.

Le ministre de la Guerre resterait chargé de toutes lesressources de lintérieur (recrutement, instruction, fabrica-tion) et de lenvoi de ces ressources sur les différentsthéâtres, daprès les données demploi que je lui fournirais.

Le président de la République et le président du Con-seil étaient acquis à cette idée.

Il ny avait plus quà la faire partager par Gallieni à quion avait décidé, entre temps, de confier le portefeuille dela Guerre.

Tout dabord, lorsque le ministère fut constitué, le30 octobre, M. Briand me fit demander de venir le voir.Jétais rentré le 31 de Londres . Je vins, dans la soirée de cejour-, aux Affaires étrangères, je retrouvai Gallieni.Le président du Conseil nous dit quavant toutes choses,il fallait que nous fussions bien daccord, Gallieni et moi,et pour sceller cette union, il nous demanda de nousembrasser devant lui, ce que nous fîmes de bon cœur (1).

(1) Le 29 octobre, le général Gallieni qui venait daccepter leportefeuille de la Guerre, mavait écrit :

« Mon cher Joiïre,

« Les circonstances actuelles ne me permettent pas de me scus-traire à un nouveau devoir.

« Vous savez que vous pouvez compter sur moi, comme jadis à