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2 (1932)
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LE BILAN DE LANNÉE 1915

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notre supériorité numérique incontestable, nous navionspu obtenir que des résultats insignifiants, il semblait bienque la cause principale en devait être imputée à Vindé-pendance avec laquelle chaque allié avait conduit la guerre,chacun sur son front particulier et selon ses vues propres :par exemple, lAngleterre absorbée par le développementquelle donnait à ses forces nouvelles navait pu réaliserque des opérations assez restreintes. Nos efforts décoususétaient voués à l'impuissance.

Au contraire, les puissances centrales, libres de manœuvreravec lensemble de leurs ressources et de concentrer leursdisponibilités sur les points les plus favorables, avaientpu successivement faire leur effort prolongé et puissantcontre la Russie, puis envahir la Serbie, enfin résisteraux offensives françaises.

Ainsi, pendant cette première année de guerre, la coa-lition avait gravement souffert du défaut de coordinationgénérale : elle avait constamment subi la volonté de lad-versaire sans pouvoir opposer à ses initiatives autre choseque des parades tardives.

La première mesure à prendre devait donc consisterà établir un plan daction commun susceptible dimposerla volonté de lEntente aux Empires centraux, et cela pa-raissait dautant plus nécessaire, que, précisément au coursde cet automne, des divergences assez profondes de vuesétaient manifestées tout particulièrement en ce qui con-cernait lOrient.

Cest pourquoi jenvisageai, dès le début de novembre 1915,la réunion dune deuxième conférence interalliée seraitdéterminé en commun le plan à suivre par la coalition.

Pour procéder avec ordre, il fallait examiner tout dabordla situation des diverses puissances alliées, leurs ressourcesafin den conclure leffort que chacune pourrait fournir.

La France, de toutes les puissances de lEntente, avaitfourni leffort militaire le plus considérable : elle avaitformé 97 divisions dinfanterie actives et la valeur de37 divisions territoriales ; elle sétait depuis le premierjour de la guerre dépensée sans compter ; elle touchait