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à la limite de ses ressources de recrutement et devaitenvisager la baisse des effectifs de son armée pour lecourant de 1916 ; elle avait besoin de repos jusqu’au mo-ment où des actions offensives pourraient être reprisesafin d’y participer dans la plénitude de sa force avec desmoyens matériels augmentés.
L’Angleterre avait fait un effort militaire magnifiquemais qui ne mettait pas encore en jeu le maximum deses ressources ; dans l’état de sa législation militaire,elle avait quelque peine à entretenir les effectifs de ses70 divisions ; elle se trouvait en retard pour la productionde son matériel de guerre. Cependant, en raison de l’abon-dance de ses ressources et de la faiblesse relative de sespertes, il paraissait indiqué de lui demander un effortintensifié.
La Russie souffrait surtout de sa pénurie en matériel ;plus d’un million de fusils lui manquaient, par exemple,pour pouvoir porter à effectif de guerre ses 128 divisions ;ses formations étaient dépourvues d’aviation et d’artil-lerie lourde ; le stock de munitions était très faible : iln’était donc pas possible d’assigner à l’armée russe unrôle actif puissant avant un délai de reconstitution dontla durée serait à déterminer.
L’armée italienne était entrée tardivement dans la lutteet avait peu souffert. Elle n’avait sur pied que 36 divisionspour l’alimentation desquelles il lui restait encore d’abon-dantes disponibilités ; son artillerie lourde était très insuf-fisante ; il paraissait toutefois possible de lui demanderun effort proportionné à ses moyens, tout en tenant comptedes difficultés spéciales de son théâtre d’opérations pen-dant la saison d’hiver.
Enfin l’armée serbe était entièrement à reconstituer etnous ne pouvions en escompter avant plusieurs mois aucunservice ; pendant longtemps elle allait être à la chargede la coalition
D’autre part, lorsqu’on cherchait à discerner les butspoursuivis par l’Allemagne , ennemie principale, il sem-blait assez facile de les trouver : tout d’abord elle cherchait