PLAN D’ACTION DES ALLIÉS
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à durer, à retarder son usure grâce à l’intervention denouveaux alliés et à l’utilisation intensive de ceux qu’ellepossédait déjà, puis elle visait manifestement à disperserles efforts de la coalition par des menaces sur des théâtresexcentriques, enfin elle s’efforçait de réaliser son rêveimpérialiste synthétisé par la formule « Drang nach Osten ».
Pour faire échec à ces projets, il me semblait que lacoalition devait se proposer le double but : détruire desarmées allemandes et autrichiennes et faire échouer lesprojets orientaux de l’ennemi.
Pour atteindre l’objectif principal qui était de détruireles armées des Empires centraux, il fallait sans doutereprendre l’offensive générale sur les fronts franco-anglais ,italien et russe ; mais celle-ci ne pourrait donner son pleineffet que si l’on arrivait à réaliser la concordance desoffensives d’ensemble sur les divers fronts. Si cette simul-tanéité venait à être réalisée, et si l’effort était conduitpar tous les Alliés avec l’inflexible volonté d’emporter lesuccès, il y avait lieu de prévoir que l’ennemi saisi partoutà la fois se verrait dans l’impossibilité de jouer de lamasse de ses réserves en utilisant ses lignes intérieures.
Mais pour faciliter le succès de cette offensive généralequi, en tout état de cause, ne paraissait pas pouvoir seréaliser avant plusieurs mois, il fallait en outre continuerde manière ininterrompue la lutte d’usure menée par lespuissances les moins éprouvées ou disposant encore deressources en hommes importantes, c’est-à-dire l’Angle-terre, l’Italie et la Russie .
En outre, pour donner à l’offensive générale toute l’in-tensité favorable, il fallait prévoir une préparation ma-térielle développée au maximum, dans chaque armée alliée,pendant la période d’inactivité relative qui la précéderait :en particulier il faudrait fournir à la Russie tout le matérielde guerre qui lui manquait.
Quant au but secondaire qui était de faire échouer lestentatives de diversion de l’Allemagne et ses projets orien-taux, il me semblait que la meilleure manière d’y atteindreétait de maintenir la position de la coalition à Salonique tout