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2 (1932)
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LA COINFÉRENCE DE CHANTILLY

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de limpossibilité nous étions de transporter, de ravi-tailler et faire manœuvrer dans les Balkans vingt corpsdarmée franco-anglo-italiens, soit 800 000 hommes, effec-tif reconnu nécessaire pour réaliser une supériorité nu-mérique suffisante pour une manœuvre daussi grandeenvergure.

Les hauts commandements britannique et italien arri-vèrent aux mêmes conclusions, et le projet Alexeieff futécarté dun commun accord : il nen fut pas même questionau cours de la conférence de Chantilly (1).

Cest à mon quartier général, les 6, 7 et 8 décembre,pendant trois séances consécutives que se réunirent lesreprésentants des armées alliées. Le maréchal French, lelieutenant général Murray, chef de létat-major généralbritannique, le général Gilinsky, chef de la mission mili-taire russe au grand quartier général français, le géné-ral Porro, sous-chef détat-major général de larmée ita-lienne, le général Wielmans, chef détat-major général delarmée belge, et le colonel Stéphanovitch, attaché militairede Serbie , étaient présents. Dans ces trois séances, tousles problèmes soulevés furent complètement étudiés : lesgrandes lignes de mon projet furent adoptées à lunanimité,seul le principe du maintien de nos forces à Salonique futcombattu par les représentants britanniques ; toutefoislunanimité des conférents se retrouva pour affirmer lanécessité de sétablir défensivement à Salonique et dentre-

(1) Après la conférence de Chantilly, le 23 décembre, je reçus parlintermédiaire du général Pau , chef de notre mission militaireauprès du grand quartier général russe , une réponse à mes obje.c-tions concernant le projet du général Alexeieff : je ne pus que ré-pondre que lopération nentrait pas dans le cadre des décisionsarrêtées par les conférents de Chantilly, quelle était inexécutablepour des raisons de transport, de terrain et de ravitaillement, quausurplus elle ne paraissait pas opportune, les forces ennemies pouvantêtre plus rapidement concentrées que les nôtres sur ce théâtredopérations excentriques. Le haut commandement russe ninsistapas davantage et se contenta de conduire pendant lhiver dans larégion de Cernowitz, Tarnopol , une offensive locale, qui fut trèsgênée par les mauvaises conditions climatériques-