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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
prendre tout de suite les travaux nécessaires ; mais, dansl’esprit des Anglais , cette organisation ne devait pas avoird’autre but que de couvrir le réembarquement du corpsexpéditionnaire.
En définitive, nos travaux aboutirent à l’établissementd’un document qui a constitué la charte de la coalitionpendant l’hiver 1915-1916 et la campagne d’été 1916.
Il fut entendu que la décision devait être recherchéepar des offensives concordantes sur les fronts russe, franco-anglais et italien .
Ces offensives seraient prononcées simultanément outout au moins à des dates suffisamment rapprochées pourque l’ennemi ne puisse transporter ses réserves d’un frontà l’autre.
L’action générale aurait lieu le plus tôt possible.
Néanmoins des considérations de diverses natures (con-ditions climatériques, situation de l’ennemi, degré deréalisation des divers programmes de fabrications indus-trielles, etc...), empêchaient de fixer d’une manière défini-tive la date de l’offensive (1).
Les Russes ne pouvant être prêts avant le mois dejuin, c’est vers cette époque que commenceraient proba-blement les actions préparées. Si, avant cette époque,l’ennemi attaquait une des puissances alliées, les autresarmées lui apporteraient leur concours dans toute la me-sure possible.
LE CHANGEMENT DE COMMANDEMENTDANS L’ARMÉE BRITANNIQUE
Au cours de cette conférence le maréchal French etle général Murray, chef d’état-major général impérial bri-tannique, avaient fait toutes réserves en ce qui concer-nait le maintien de nos troupes à Salonique ; en outre,
(1) Ce fut en janvier 1916, comme on le verra plus loin, que ladate de l’offensive générale fut fixée au début de juillet.