DÉMISSION DU MARÉCHAL FRENCH
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ils avaient insisté sur le fait que tout le plan d’actionproposé devrait être soumis au gouvernement anglais.
Ainsi donc, le résultat de cette conférence, en ce qui con-cernait le front français, ne pouvait être considéré quecomme un premier pas, et l’avenir n’était pas formelle-ment engagé.
A l’issue de la conférence, le 8 décembre, au cours d’uneconversation particulière, le maréchal French m’appre-nait qu’il avait adressé au chef du gouvernement anglais sa démission de commandant de l’armée britannique enFrance .
Je n’avais pu que lui exprimer mes très sincères re-grets de cette retraite qui allait me priver d’un loyal ca-marade de combat ; mais je ne pouvais me dissimulerque ce changement de commandement allait entraînerun retard dans l’entente à établir avec nos alliés du frontfrançais.
En outre, j’apprenais peu après que le général Wilsonqui nous servait d’agent de liaison direct au maréchalFrench et à moi et dont les services et l’action person-nelle avaient tant contribué à régler les difficultés quoti-diennes, avait cru devoir remettre par lettre sa démissionau maréchal French du poste qu’il occupait. Malgré sonregret et par un scrupule qui l’honorait, il avait estiméde son devoir de le faire afin de laisser au futur commandantde l’armée anglaise toute latitude, soit pour supprimer sonposte s’il le jugeait nécessaire, soit pour y affecter un autreofficier s’il l’estimait utile.
Comme successeur du maréchal, deux noms étaient par-ticulièrement mis en avant : celui du général sir DouglasHaig, commandant la l re armée, et celui du général Ro-bertson, chef d’état-major général.
En réalité ce n’est que vers le 15 décembre que la dé-mission du maréchal French devint officielle ; peu dejours après j’apprenais que le général Haig était nomméau commandement de l’armée britannique en France, tan-dis que le général Robertson devenait chef d’état-majorimpérial.