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mie, elles incitaient nos alliés à refuser de relever unepartie de notre 10 e armée au sud-ouest d’Arras, commeil semblait logique de le leur demander eu égard à noseffectifs respectifs. Le général Haig, à cette conférence,promit d’étudier la question et d’améliorer dans toute lamesure qui lui serait possible son système défensif.
Je profitai du changement de commandement dans l’ar-mée britannique pour réorganiser et renforcer la missionmilitaire qui, depuis le début des hostilités, assurait notreliaison avec nos alliés anglais. Je plaçai à sa tête, en dé-cembre 1915, le colonel des Vallières. Je tiens à rendre icihommage à l’intelligence, à la conscience et au tact aveclesquels il remplit sa délicate mission; il a été l’un desplus utiles instruments de la collaboration franco-britan-nique sur le front français ; sa mort héroïque, survenuele 28 mai 1918, à la tête de la 151 e division d’infanterie,a privé la France d’un de ses futurs grands chefs. Je pla-çai sous son autorité directe les officiers français détachésau grand quartier des trois armées britanniques. Jusque-là, ces officiers relevaient des commandants des arméesfrançaises voisines des armées britanniques. Cette modi-fication eut pour effet de faciliter la tâche du colonel desVallières.
Dans le même temps que nos armées s’organisaientdéfensivement, il y avait lieu de se mettre en mesure dereprendre les opérations offensives prévues. Les groupesd’armées reçurent donc l’ordre d’étudier ces projets d’opé-rations sur leur front, entre lesquels je choisirais. Je leurprescrivis de concevoir l’opération sous la forme d’uneattaque de la première position ennemie sur un frontétendu, en s’assurant de la possibilité de passer immédia-tement à l’attaque de la deuxième (1). En même tempsje demandai au général Haig de vouloir bien étudier, entrela Somme et Arras, l’action de l’armée britannique en
(1) Instruction particulière et secrète aux généraux d’armée du15 décembre.