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2 (1932)
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DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR HAIG 173

et certains membres du Cabinet anglais , plutôt que den-visager le service obligatoire, envisageaient la réductiondu programme Kitchener à cinquante divisions au lieude soixante-dix (1).

Je savais toutes ces difficultés que rencontrait le com-mandant en chef britannique. Je mappliquai, tout ensignalant au gouvernement français les obstacles querencontrait le général Haig, à essayer dagir sur le gouver-nement de Londres : si ses vues avaient prévalu, la réper-cussion sur les offensives prévues eût été fort grave. Lin-tervention de notre gouvernement, jointe à laction desgrands chefs anglais , fut efficace. En effet, aussitôt aprèsque la menace contre lËgypte se fut dissipée, le transporten France des divisions désormais inutiles sur le canalde Suez fut entamé, et les divisions maintenues en Angle-terre progressivement amenées sur le continent ; au débutde mars 1916, larmée britannique en France comptaitquarante-deux divisions dinfanterie au lieu de trente-quatre quelle comptait deux mois plus tôt ; en outre, enmai 1916, en dépit dune tradition historique séculaire, leservice militaire obligatoire était adopté en remplacementdu système Derby qui reposait sur les engagements volon-taires. Parmi les bons ouvriers de cette œuvre, je doisciter tout particulièrement le général Robertson qui avaitété nommé chef détat-major impérial en décembre 1915,avec lequel je me trouvais complètement daccord; nousavions ressenti le besoin de resserrer nos liens et nousavions une double liaison assurée à Londres et à mongrand quartier général par deux officiers de haute valeur ,le lieutenant-colonel Clive à Chantilly et le commandantde Bertier de Sauvigny à Londres . Jaurai loccasion dereparler de ce dernier au sujet des questions dOrient,mais je tiens à souligner ici combien il a heureusementcontribué à maintenir leffort britannique orienté dansun sens juste.

Ainsi donc, au moment la bataille de Verdun allait

(1) Kitchener et la guerre, chap. xli, p. 283. Édition Payot.

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