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2 (1932)
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LE PROBLÈME RUSSE

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Cependant, stimulés par la nécessité, nos alliés pous-sèrent la construction de leurs voies ferrées autour de la merBlanche ; en outre, un service de traîneaux fut organisé quipermit de transporter, pendant la mauvaise saison, unepartie du très important matériel fourni par les Alliés.

Dailleurs le problème russe préoccupait également legouvernement : il cherchait de quelle manière il seraitpossible dutiliser les ressources en hommes de cet immensepays ; la question des effectifs sur le front français nétaitpas sans nous préoccuper : il était clair que, si une attaqueallemande se produisait sur notre front, nous serions in-cessamment obligés de faire appel, dans les unités de com-bat, à la classe 1916. Cest alors que naquit dans les sphèresofficielles lingénieuse idée de demander à la Russie , puisquefaute de matériel elle ne pouvait utiliser quune partiede ses effectifs, de fournir au front français des contingentsquon estimait pouvoir aller jusquà 40 000 hommes parmois, formés en unités dont larmement et léquipementseraient assurés par nos soins. Cest dans ces conditionsque, dans la première quinzaine de décembre, le gouver-nement désigna une mission, placée sous la direction deM. Doumer, à laquelle se joignit le général Pau , nommédepuis le 4 décembre chef de la mission militaire fran-çaise auprès du grand quartier général russe.

La mission de M. Doumer ne réussit quincomplètement :en effet, le gouvernement russe mit opposition à lenvoimensuel de 40 000 hommes, prétextant la pénurie en ré-serves instruites. Toutefois, à titre dessai, il accepta lenvoien France dune brigade russe qui sembarqua du 29 fé-vrier au 17 mars à Dalny et qui devait être suivie ulté-rieurement de cinq autres brigades dont les départs devaientséchelonner dans le courant de 1916, lorsque les ports duNord seraient de nouveau praticables ; réduite à ces propor-tions, la question ne présentait plus un intérêt maj eur commesolution à la question des effectifs du front français (1).

(1) Les 2° et 3 e brigades russes furent ultérieurement dirigéessur Salonique ; les trois autres ne partirent jamais.

T. II.

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