LA COALITION EN ORIENT
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ACTION DE LA COALITION EN ORIENT
Au début de décembre 1915, la situation en Orientse présentait sous l’aspect le moins engageant : l’arméed’Orient reculait sur Salonique où aucune position n’étaitencore organisée pour la recevoir ; l’armée serbe, rejetéedans la partie montagneuse , y entamait la plus pénibledes retraites ; le corps expéditionnaire des Dardanelles demeurait accroché sans espoir sur ses dangereuses po-sitions de Gallipoli; la Grèce manifestait une attitude deplus en plus suspecte et elle avait émis la prétention dedésarmer nos soldats revenant de Serbie à leur passageà la frontière grecque ; elle s’opposait en outre, plus oumoins ouvertement, à la fortification de la région deSalonique ; la Roumanie avait opposé une fin de non-re-cevoir absolue aux suggestions russes de livrer passageà des forces russes, soit par son territoire, soit par leDanube .
D’ailleurs, au point de vue de la ligne de conduite àtenir en Orient, l’accord n’existait pas entre les puis-sances de l’Entente, et les conférents de Chantilly n’étaientpas parvenus à se mettre d’accord.
Il fallait de toute nécessité chercher à ordonner, dansun sens conforme aux intérêts de la coalition, les incohé-rentes tentatives qui avaient jusqu’à ce jour caracté-risé la politique de l’Entente en Orient ; les gouverne-ments russe et italien étaient d’accord avec nous sur cepoint.
Il fallait d’abord obtenir une décision de principe quantau maintien de nos forces à Salonique .
Dans la personne de M. Briand, qui succédait à la find’octobre 1915 à M. Yiviani dans la présidence du Conseildes ministres, l’action à Salonique allait trouver un dé-fenseur ardent : en effet, il ne cessait de la préconiserdepuis le début de 1915. Par contre, depuis toujours,M. Clemenceau était, au Parlement aussi bien que dans