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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

avait échoué dans son entreprise pour sauver larmée serbe ,elle conservait en un point particulièrement favorable etsur des positions avantageuses qui allaient saméliorerconstamment, une armée intacte qui allait constituer unpoint dappui de premier ordre pour notre action ulté-rieure dans les Balkans .

Cependant, un double écueil était à éviter : il fallait,dune part, que larmée dOrient constituât un élémentde forces suffisamment menaçant pour gêner les projetsde nos adversaires et inspirer confiance aux neutres hési-tants ; mais, dautre part, il fallait éviter de distraire,au bénéfice dun théâtre lointain et secondaire, des forcesqui devaient être mieux employées la décision devaitêtre recherchée. Ainsi donc, il fallait une armée suffisam-ment nombreuse, bien organisée, bien commandée et pour-vue dun puissant matériel, et par suite demeurer, quantà notre action en Orient, dans le cadre tracé par la confé-rence de Chantilly.

Cest daprès ces principes que je décidai de donnersatisfaction à toutes les demandes de matériel formuléespar Sarrail, en particulier en artillerie lourde ; cest éga-lement dans cet esprit que je mappliquai à poursuivreauprès du gouvernement britannique ladoption de lunitéde commandement à Salonique . A ce sujet le gouverne-ment britannique demanda la subordination des géné-raux Sarrail et Mahon à un général français spécialementdésigné (1).

(1) Le lundi 27 décembre, le cabinet anglais avait délibéré sur laquestion du commandement unique des forces alliées à Salonique .Il avait été décidé que la réponse du gouvernement anglais seraitadressée le 28 au gouvernement français par lambassadeur anglais à Paris .

« Daprès ce que ma dit lord Kitchener. le cabinet accepte queles troupes anglaises, bien quétant les plus nombreuses, soient pla-cées sous les ordres dun général français ; mais il estime que legénéral Mahon a été pendant assez longtemps indépendant du généralSarrail, il est préférable de ne pas le placer sous les ordres de cetofficier général Cette subordination pourrait être considérée commeune critique de la manière dont les opérations ont été conduites