I.A COALITION EN ORIENT
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Cependant, à la fin de décembre, sur les instances dugouvernement français, il accepta que le général Sarrailfût investi du commandement en chef.
Mais les demandes du général Sarrail ne s’arrêtaient paslà : il m’avait rendu compte que l’effectif de 150000 hommesétait insuffisant pour assurer la défense de Salonique ; c’estpour éclaircir ce point que le général de Castelnau avaitété envoyé en Orient. Or les conclusions du chef d’état-major général avaient été qu’avec le nombre des grandesunités prévues, l’armée d’Orient pourrait assurer la défensede Salonique dans de bonnes conditions.
Aussi, lorsqu’à la fin de décembre, le général Sarrailréclama deux nouvelles divisions, renouvelant sa demandeen janvier, je dus lui opposer un refus formel, en luifaisant valoir que, dès que la réorganisation de l’arméeserbe le permettrait, les meilleurs éléments en seraientdirigés sur Salonique ; j’eus même à lutter à ce sujetavec le gouvernement auquel le général Sarrail s’étaitadressé directement, pour m’opposer au transport hâtifà Salonique des éléments de la division Brulard concentréeà Mytilène . Pressentant qu’il y avait un danger à laissers’établir ces méthodes de pression sur mes décisions, jefus amené à revendiquer par écrit devant le ministre dela Guerre la pleine responsabilité de la défense de Salo-nique : « Je demande, disais-je, le 22 janvier 1916, qu’enOrient comme en France la répartition de nos forces,le choix et l’emploi des moyens soient laissés à ma dispo-sition pour me permettre de conduire au mieux les
jusqu’ici du côté anglais et comme une sorte de diminution moralepour le général Mahon.
« Le gouvernement anglais serait donc heureux si le gouvernementfrançais voulait bien désigner un officier général d’un rang supérieurà celui des deux généraux qui commandent à Salonique, ceux-ciconservant ainsi leur égalité relative. »
(Extrait d’une lettre adressée le 29 décembre 1915, par le colonelde La Panouze, attaché militaire français à Londres , au généralcommandant en chef des armées françaises.)
(Dossier strictement personnel du général commandant en chef,t. II, cahier 3, pièce 41).