LES SERBES
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misère physiologique ; le général de Mondésir allait avoirà réorganiser ces débris pour en refaire une armée.
Quant à l’armée monténégrine, elle était rayée défini-tivement des contrôles de la coalition, ayant capitulé engrande partie après l’occupation de Scutari par les Autri-chiens, malgré l’intervention du général de Mondésir dansles derniers jours de décembre et les mesures prises pourfaire parvenir aux Monténégrins des armes, des munitionset des vivres.
Les événements qui se déroulaient en Orient nous obli-geaient à veiller à la sécurité de notre corps expédition-naire ; or, l’attitude de la Grèce , tout d’abord favorableà l’Entente, était devenue progressivement très suspecteaprès la démission de M. Venizelos ; au début de décembre,elle s’était manifestée d’une façon si hostile que, dès le 16,le gouvernement français invitait les gouvernements dela Quadruple Entente à régler d’urgence le régime de ra-tionnement de la Grèce pour les matières les plus néces-saires à sa subsistance : nous tenions, en effet, toutesses routes de ravitaillement et nous avions ainsi un moyend’action singulièrement puissant, surtout si pareillementnous laissions la Grèce dans la même dépendance au pointde vue financier, en ne lui avançant que progressivementet sous réserves les sommes nécessaires à ses besoinsurgents et reconnus.
Devant la menace d’une démonstration navale au Pirée ,la Grèce avait autorisé la fortification de Salonique etcessé de concentrer ses forces dans la région avoisinantla place.
Cependant il ne se passait pour ainsi dire pas de joursans que le commandant de l’armée d’Orient ne me si-gnalât l’effervescence qui régnait à Salonique , le courantgermanophile qui entravait son action et le vaste réseaud’espionnage qui l’avait amené, le 30 décembre, à procéderà l’arrestation des consuls des puissances ennemies. Cequi rendait sa tâche particulièrement difficile, était lavolonté que le gouvernement avait de ménager autantque possible les susceptibilités de la Grèce dont le concours