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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

effectif continuait à être considéré par lui comme « dési-rable et possible. »

Après des pourparlers avec le gouvernement, je pus en-voyer à Sarrail des instructions pour prendre les disposi-tions de sécurité nécessaires à Salonique . Parmi ces me-sures, Sarrail envisageait de proclamer létat de siègeà Salonique dès que les Bulgares franchiraient la frontière,comme cela semblait probable : or, une division grecquetenait garnison dans la place, pouvant user de la télégra-phie sans fil et sen servir pour donner à lennemi des ren-seignements intéressants sur létat de nos forces. Sarraildemandait que, vingt-quatre heures après la proclamationde létat de siège, cette division ait quitté la zone du campretranché ; jappuyai sa demande auprès du président duConseil qui exigea du gouvernement grec les garantiesnécessaires.

Toutes ces mesures eurent pour effet dassurer, du moinsen partie, la sécurité de nos troupes ; mais, dautre part,il fallait également agir sur le général Sarrail pour linviterà entrer dans la voie, désirée par la France et lAngleterre ,dune collaboration avec le gouvernement grec. Or, il estcertain que Sarrail dont larmée avait eu à souffrir detoutes les déloyautés grecques pendant la campagne deSerbie , était peu disposé à user de ménagements envers lesGrecs : il avait fait preuve vis-à-vis deux dune certainerudesse absolument naturelle : refus de ravitaillement,rupture des ponts de chemins de fer, arrestation desconsuls.

Cependant le 31 janvier 1916, pour le modérer, je luienvoyai le télégramme suivant :

Le gouvernement estime que la collaboration de la Grèce doittoujours être considérée comme désirable et possible. Il entendque notre action diplomatique ou militaire comporte les ména-gements susceptibles de réserver et même de préparer cettecollaboration. Vous inspirant de cette directive, il y auradonc lieu désormais de nentreprendre, sauf bien entendu casde force majeure ou manque de temps pour en référer, aucuneopération militaire susceptible dêtre interprétée comme por-