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tant atteinte à la souveraineté de la Grèce , sans instructionformelle du gouvernement.
Cette instruction servit de base à notre action poli-tique, en Grèce , pendant tout le cours de l’année 1916.Son application intégrale, qui entrava souvent l’action ducommandant de l’armée d’Orient, ne devait pourtant pasnous amener le concours grec, et le gouvernement duroi Constantin sut prouver par la suite comment il savaitreconnaître notre longanimité qu’il prenait pour de lafaiblesse.
La question de l’intervention roumaine fit peu de pro-grès dans la période qui précéda la bataille de Verdun . Eneffet, après la bataille de Tarnow, le gouvernement rou-main avait obstinément refusé d’entamer de nouveauxpourparlers avec l’Entente et l’on put même craindre àun moment que la Roumanie ne se rangeât aux côtésde nos ennemis.
Cependant, au début de 1916, la situation sembla uninstant se modifier : en vue d’éviter des achats de blésroumains par les empires centraux, la France et l’Angle-terre s’étaient rendues acquéreurs de quantités impor-tantes de céréales. Or, cette négociation amena de lapart du ministre allemand à Bucarest une démarche d’uncaractère comminatoire qui effraya sans doute le gouver-nement de M. Bratiano et celui-ci demanda alors au gou-vernement russe quel appui éventuel il serait en mesurede lui prêter si la démarche allemande se transformaiten ultimatum. C’était peut-être une occasion opportunepour mettre la Roumanie en mesure de résister aux exi-gences allemandes, en lui promettant un appui armé. Jem’entretins de la question avec M. Briand à Paris . Le28 janvier, je faisais demander au général Alexeieff , parl’intermédiaire du général Pau , de reconstituer le plustôt possible, en arrière de l’aile gauche russe, une solide