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Il ne pouvait plus y avoir de doute ; l’attaque étaitcertaine.
Quatre jours plus tard, tous ces renseignements étaientconfirmés. De nombreux déserteurs déclaraient que l’at-taque, qui devait se déclancher le 13 février, avait étéretardée à cause du mauvais temps et aurait lieu au premierbeau jour, l’opération devant être menée sur tout le frontnord par un effectif de quatre corps d’armée environ.
Pour répondre à ces menaces, toute une série de moyensde combat avaient été mis progressivement à la disposi-tion du général de Langle, commandant le groupe d’ar-mées du Centre ; l’aviation avait été renforcée ainsi quel’artillerie lourde. Le groupe d’armées de l’Est avait reçul’ordre de préparer l’embarquement des réserves de Lor-raine , de manière qu’il puisse avoir lieu au premier signal.Enfin, le général Herr recevait la disposition de nouvellesunités.
Comme je tenais à me rendre compte personnellementde la situation et à prendre contact avec les différentschefs de la région fortifiée , je partis le 18 au soir pourBar-le-Duc , et le 19 je vis successivement le général Herr,le général Balfourier, commandant le 20 e corps d’armée,le général de Bazelaire, commandant le 7 e corps d’arméeà Dombasle et le général Humbert, commandant la 3 e ar-mée à Nettancourt. J’acquis l’assurance que tous atten-daient avec calme l’orage qui se préparait.
Herr avait à sa disposition, soit déjà en secteur, soità distance de prompte intervention, douze divisions ; lelendemain, les deux divisions de Balfourier devaient com-mencer leur débarquement vers midi. En face, chez lesAllemands, nous connaissions la présence probable d’unequinzaine de divisions, sur les deux rives de la Meuse entreAvocourt et Etain.
En ce qui me concernait, je tenais à conserver éche-lonnées derrière l’ensemble du front les vingt-six divisionsen réserve : en effet, les bruits d’attaque sur d’autrespoints continuaient de nous arriver; j’étais d’autant plusporté à ne pas considérer Verdun comme l’objectif de