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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARECHAL JOFFRE

lattaque principale allemande, que le résultat stratégiqueque les Allemands pourraient en espérer méchappait to-talement. Ces renseignements de sources très variées ontcontinué de nous parvenir longtemps encore après le com-mencement de la bataille de Verdun , et jai toujours étéconvaincu que léchec de lattaque brusquée et la tour-nure prise par la bataille ont seuls empêché dautresoffensives de se produire. Par un singulier phénomènedattraction, qui prouve évidemment la faiblesse du com-mandement suprême allemand , son entêtement et un vainsentiment de gloriole, Verdun a absorbé toutes les dis-ponibilités allemandes. Du point de vue stratégique, encoreune fois, Verdun, vu du côté allemand , ne se justifie pas.

LA BATAILLE DE VERDUN

Le 21 février à 10 heures, japprenais à Chantilly quelattaque avait commencé par un violent bombardementsur le front nord et nord-est de Verdun . Le tir était di-rigé simultanément sur nos premières et deuxièmes posi-tions depuis la Meuse jusquà la route dËtain.

En fin de journée, on annonçait que linfanterie alle-mande avait pris pied dans quelques tranchées avancéesdu Bois des Caures et de lHerbebois.

Le lendemain, japprenais successivement la prise dHau-mont et du bois des Caures : les comptes rendus faisaientressortir que la bataille était extrêmement dure, maisinsistaient sur lexcellente tenue des troupes.

Le 23, à 10 heures du matin, je recevais la nouvelleque Brabant avait été évacué le 22 au soir. Dans la mêmejournée, nous perdions la plus grande partie du bois desCaures et le bois de Wavrille, et le soir, nous tenionsencore, mais dune façon précaire, la lisière nord de Samo-gneux, la croupe sud-est de Haumont, la lisière sud dubois des Caures, Beaumont et Ornes.

Devant la violence de lattaque, il était évident, de-puis les premières heures, quil serait nécessaire de faire