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intervenir à Verdun de nouvelles réserves. Déjà le 1 er corpsd’armée et le 13 e avaient été embarqués en auto et trans-portés dans la région Revigny-Bar-le-Duc ; les comman-dants de groupes d’armées étaient prévenus que des pré-lèvements importants de forces seraient faits chez euxjusqu’à l’extrême limite des possibilités.
D’une part, il continuait à être parfaitement possibleque l’effort dirigé par les Allemands sur Verdun ne soitpas isolé et que des attaques plus ou moins puissantes seproduisent à brève échéance sur d’autres parties du front ;selon toutes probabilités, ce serait sur la partie du fronttenue par les armées françaises dont nos adversaires con-naissaient la faible densité relative et dont ils savaientque les ressources en hommes étaient très limitées. Larégion des Flandres et du nord de la France se prêtaientmal, en cette saison, au développement d’une offensiveà grande envergure, et ce qui confirmait cette hypothèsec’est que, sur la partie du front tenue dans le JNord parles forces britanniques, l’ennemi maintenait à notre con-naissance seulement quatre divisions réservées : une at-taque de sa part dans cette région semblait donc impro-bable. Je pris, en conséquence, la résolution, dès la soiréedu 22, de faire appel à la collaboration du général Haig,et, puisqu’il n’était pas en situation de dégager Verdun par une attaque immédiate, il ne pouvait nous venir enaide qu’en relevant d’urgence notre 10 e armée et en nouscréant ainsi de nouvelles disponibihtés. Je lui demandaitélégraphiquement, et priai également le chef d’état-majorimpérial, sir William Robertson, d’appuyer ma demandeauprès de sir Douglas Haig .
Les réponses ne se firent pas attendre ; elles furenttelles que je les désirais, telles que je pouvais les espérerde ces deux loyaux soldats : Robertson me répondit qu’ilavait représenté à Haig l’importance qu’il y avait à nousprêter toute l’aide possible ; quant à Haig il me répondait,dès le lendemain, que, non seulement il avait donné desordres pour relever immédiatement la 18 e division fran-çaise, et ultérieurement le 17 e corps, mais qu’il comptait