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2 (1932)
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I,A BATAILLE DE VERDUN

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mission, me laisser espérer que Verdun était pour le momentsauvé.

Ce premier résultat acquis, il semblait que le meilleurmoyen denrayer les efforts ultérieurs de lennemi seraitde lui reprendre le terrain quil avait conquis. Nous avionsdes munitions, les positions flanquantes de la rive gauchepermettaient de prendre ladversaire sous les feux con-vergents : il ny fallait point manquer.-Cest précisément latâche que je proposai au général Pétain dès sa prise de com-mandement, et que je lui exposai de vive voix, le 1 er etle 5 mars, au cours de mes visites à Souilly : la principalede ces actions offensives devait être la reprise du fort deDouaumont.

Le 6 mars, un nouvel effort allemand eut lieu sur leMort-Homme et le bois des Corbeaux ; et le 8, la batailleétait générale et ardente depuis la côte du Poivre jusquauxabords du fort de Vaux; le 22 mars, les attaques recom-mençaient, précisément pendant que jaccompagnais àVerdun le président de la République, le prince régentde Serbie et le général Cadorna.

Ces attaques amenèrent le commandant de la 2 e arméeà madresser dincessantes demandes de renforts auxquellesje faisais droit.

Petit à petit, vers la fin de mars, grâce à lafflux ininter-rompu des réserves, la 2 e armée en était arrivée à disposerde forces plus nombreuses que celles qui lui étaient opposées.Le moment semblait venu dexploiter cet avantage ; ilfallait, à tout prix, que nous prenions linitiative. Cétait,à mon sens, la manière la plus efficace dinterdire à lennemitoute nouvelle progression.

Cependant à chacune des fréquentes visites que jefaisais à Souilly, javais limpression que le chef de la 2 e ar-mée nétait pas assez pénétré de cette nécessité. Au contactde cette rude bataille, sous la menace incessante de nou-velles attaques, il avait une tendance trop marquée etsans doute fonction de son tempérament à nenvisager ladéfensive que comme la seule attitude à observer. A chaquenouvelle menace dattaque, il madressait de nouvelles