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2 (1932)
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LA BATAILLE DE VERDUN

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par écrit ses réflexions sur les événements et ses projets.Le 7 mai, il menvoyait une longue et intéressante lettredans laquelle il me communiquait son point de vue surla situation générale. Après avoir constaté que, grâce auxnouvelles méthodes allemandes qui consistaient à pronon-cer leurs attaques avec peu dinfanterie et beaucoup dar-tillerie, nous nous usions lentement mais sûrement, ilposait le principe que nous finirions par avoir le dessoussi les alliés nintervenaient pas. Il prétendait que la partde la France , dans leffort commun de 1916, devait se bornerexclusivement à sa résistance devant Verdun et quil nepouvait être question de lui demander davantage. Il neconvenait donc pas de marchander à la 2° armée les forcesqui lui étaient nécessaires. Par contre, la meilleure ma-nière de soulager Verdun lui paraissait être linterventionanglaise, déclanchée dans le plus bref délai et dans uneforme qui exclurait toute action brutale et violente com-parable aux assauts de Champagne et dArtois de 1915.Il envisageait, au contraire, lorganisation dun systèmedattaques susceptible de durer très longtemps : parexemple, la formation de trois ou quatre groupements surdes points dattaque à choisir, et dans chacun de ces grou-pements, une disposition des unités en profondeur per-mettant davoir toujours léquipe de tête prête à atta-quer : « Mieux vaut maintenir les Allemands, mécrivait-il,' en face dune menace dirruption plutôt que de les mettreen présence dun volcan éteint. »

Jétais évidemment daccord avec le général Pétain surla nécessité de dégager Verdun par une attaque dirigéesur une autre partie du front ; cétait précisément le butque je poursuivais dautre part, en exécution des déci-sions de la conférence de Chantilly.

Jétais également daccord avec lui sur la forme àdonner à loffensive qui ne devait pas être un simple feude paille ; il était évident quune action violente maiscourte serait impuissante à empêcher les Allemands derenouveler leurs attaques contre Verdun . Dailleurs, laquestion dépassait Verdun , qui nétait au fond quun