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front une violente réaction qui nous fit reperdre le fortle 24;-sur la rive gauche, sur le Mort-Homme, nos progrèsétaient presque continuels depuis un mois ; grâce à cetteattitude plus énergique, les progrès allemands semblaientarrêtés. Mais le général Pétain prenait prétexte de cesopérations pour me représenter que l’usure de nos grandesunités sur le front de Verdun , au lieu d’être évaluée commeauparavant à une division d’infanterie tous les deux jours,en était arrivée à deux divisions tous les trois jours ; ilse plaignait de l’infériorité de son artillerie ; il me deman-dait donc d’importants renforts en grandes unités et enartillerie. Après avoir étudié de très près les besoins réelsde la 2 e armée, je fus obligé, de conclure que si je voulais,comme c’était ma ferme décision et comme je le lui avaisannoncé, être en mesure de prendre l’offensive au sud dela Somme à partir du 1 er juillet, il ne m’était pas possiblede lui donner satisfaction complète, en particulier, ence qui concernait l’artillerie lourde courte. D’ailleurs, lesfronts des 3°, 4 e et 5 e armées étaient suffisamment calmeset il semblait maintenant que l’ennemi était trop vivementaccroché à Verdun pour qu’il puisse sur ces fronts passif,pratiquer des prélèvements d’artillerie.
A la fin de mai, les Allemands restaient accrochés auxpentes nord de la cote 304 ; c’était le seul résultat obtenupar leurs furieuses attaques du 4 au 10 mai ; leur contre-offensive les avait rendus à nouveau maîtres des sommetsdu Mort-Homme que le 32 e corps d’armée leur avaitarraché par une lutte pied à pied ; ils avaient sans douterepris le fort de Douaumont, mais n’avaient pu rentrerdans le bois de la Caillette perdu par eux le 2 mai.
Ainsi j’étais fondé à dire, que si les actions offensivesmenées par la 2° armée n’avaient pas entièrement réussi,elles avaient eu néanmoins pour résultat d’empêcher l’en-nemi de marquer aucun progrès pendant le mois de mai.
Mais le 1 er juin, il reprenait ses attaques sur la rivedroite avec de gros moyens, depuis le bois Nawé jusqu’àDamloup.