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2 (1932)
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ATTITUDE DU COMMANDEMENT ANGLAIS

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risqueraient dêtre traitées trop économiquement en muni-tions et en effectifs, dans la crainte quauraient les Anglais de manquer des uns et des autres pour lopération dé-cisive.

Au reste, dans la solution proposée par les deux géné-raux anglais , la phase préparatoire devait comporter troisattaques de 20 à 30 kilomètres chacune, dont lune seraitassurée par les Anglais, les deux autres restant à notrecharge. Comme on le voit les deux projets envisagés parles Anglais se réunissaient par un point : celui de mettreau compte de la France une bonne partie des attaquespréparatoires.

Jeus, le 5 février, lexplication de lattitude du comman-dement anglais dont la loyauté et la camaraderie à notreégard nétaient pas en cause.

Dans une conversation quil eut avec le colonel desVallières, chef de la mission militaire française, le généralDavidson dévoila confidentiellement lingérence de la po-litique anglaise dans la conduite des affaires militaires :« Larmée britannique, dit-il, est disposée à faire tousles sacrifices, mais il nous faut compter avec nos politi-ciens, qui, après les Allemands, sont nos pires ennemis.Si nous nous engageons seuls au printemps dans uneaction dusure, nous risquons dy perdre 50 à 60 000 hommes.Quand le gouvernement britannique aura connaissance deces pertes, il trouvera les sacrifices faits pour 1916, suffi-sants. Nos politiciens veiüent bien que lAngleterre fassela guerre, mais à condition que le peuple, dont ils vivent,nen supporte pas trop lourdement le poids. Par craintede les mécontenter, le gouvernement trouvera que « cestassez » pour lannée, et nos armées ne seront plus par suiteautorisées à conduire une nouvelle grande offensive. »

L-e général Haig, qui mavait offert sans restriction lacollaboration de larmée britannique, se trouva gêné parcette réaction de la politique anglaise, qui lui fut révélée,me dit-on, par le général Robertson, chef détat-majorimpérial, qui vint le voir à Saint-Omer , dans les derniersjours de janvier 1916.