Druckschrift 
2 (1932)
Entstehung
Seite
236
Einzelbild herunterladen
 
  

236

MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

seconde fois aviser le général Foch que je ne pourraisplus mettre à sa disposition que 26 divisions et 700 piècesdartillerie lourde. Et je mis, le 22 mai, le général Haig aucourant des répercussio-ns que la lutte, dont Verdun étaitle théâtre, entraînait dans mes projets sur la Somme :« Cette bataille qui se développe depuis trois mois avec uneviolence et une continuité sans précédent, absorbe unepartie importante de nos ressources en hommes et enmatériel ; elle moblige par suite à réduire dans de notablesproportions la participation des armées françaises à loffen-sive générale des Alliés. La réduction des moyens mis à ladisposition du général Foch lamèneront certainement àmodifier son plan daction. Mais il apparaît, dores et déjà,que les modifications quapportera le général Foch à sonplan initial naffecteront pas la coopération directe desarmées françaises à laction des forces britanniques aunord de la Somme. Le général Foch est amené à remaniercomplètement son plan initial, et à le remplacer par uneattaque de la seule 6 e armée à cheval sur la Somme, enliaison avec larmée anglaise vers Maricourt, et limitée ausud de la route Amiens-Péronne ; cette attaque doit êtreconduite par trois corps darmée en première ligne, unagissant au nord de la Somme et deux au sud. »

Le projet dattaque établi sur ces bases fut définitive-ment adopté, et cest lui qui fut suivi dexécution.

Mais si, comme on la vu plus haut, le général Pétain réclamait avec insistance le déclanchement de la bataillede la Somme, qui devait soulager Verdun, le général Haigne tarda pas à me présenter dexcellents arguments ten-dant à retarder louverture des opérations alliées.

Le 8 mai, le commandant en chef anglais, sappuyantsur le fait que vers le 15 août larmée britannique enFrance recevrait un renfort de deux cents canons lourds,me demanda de retarder la date de notre offensive (1}%

(1) Dans ie courant du premier trimestre 1916, onze divisions bri-tanniques avaient été ramenées dÉgypte sur le front français.

Au milieu davril, larmée britannique en France comptait qua-