237
Je ne pouvais entrer dans ces vues.
Demander à l’armée française de prolonger l’effortgigantesque qu’elle faisait à Verdun , c’était faire le jeu del’Allemagne puisque, à la longue, nous finirions par n’êtreplus capables de participer aux opérations de la Somme.En outre, l’offensive que les Autrichiens avaient déclen-chée dans le Trentin venait de prendre des proportionsinquiétantes, et le commandement russe, à la demandede l’Italie , venait de décider d’avancer la date de sonattaque qui devait débuter le 4 juin. Or, aux termes del’accord interallié de décembre 1915, les forces franco-anglaises devaient s’engager environ quinze jours aprèscelles des Russes.
Aussi, le 26 mai, dans une conférence que j’eus à Beau-quesne avec le général Haig, et à laquelle je me rendis avecle général de Castelnau, et où je rencontrai les générauxHaig et Robertson, j’exposai la situation et en particulierles projets d’opérations du général Alexeief, chef d’état-major général des armées russes.
Après m’avoir entendu, Haig déclara loyalement qu’ilétait en complet accord avec moi , que la question devaitêtre envisagée comme s’il n’y avait actuellement qu’uneseule armée sur le front franco-anglais , et qu’il fallaitattaquer simultanément. Il accepta définitivement la datedu 1 er juillet pour le début de la bataille de la Somme.
Une conversation entre M. Clemenceau, président dela Commission de l’armée au Sénat, et le général D. Haig,
rante-sept divisions au lieu de trente-six qu’elle comptait au débutde l’année.
Mais il restait trente-sept divisions en Angleterre (de valeur etd’effectifs variables).
Un fait important se produisit à ce moment : renonçant à unetradition que l’Angleterre avait jusque-là considérée comme intan-gible, la Chambre des Communes avait voté la conscription (mai 1916).
A la fin de juin, sept nouvelles divisions britanniques rallièrentencore l’armée du général D. Haig, qui disposa ainsi de cinquante-quatre divisions sur lesquelle^ vingt-six (au lieu de dix-sept pri-mitivement prévues) allaient être appliquées aux offensives d’en-semble.