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2 (1932)
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LA BATAILLE D E LA SOMME

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Au reçu de cette lettre je fis téléphoner au ministrede la Guerre pour lui demander de venir me voir à monquartier général.

Tl arriva le 15 à 9 h. 30. Il était de très méchante hu-meur. Il me dit que ma lettre avait fait très mauvaiseimpression à Paris , et que cétait sur le conseil du pré-sident de la République quil me la rapportait, me priantinstamment de la reprendre.

Après lavoir écouté patiemment, je lui exposai monpoint de vue. Dans laffaire qui nous divisait, il y avait,lui dis-je, deux questions, lune de principe, lautre defait.

Sur la question de principe, je maintins mon opinion,à savoir que je ne voyais que des inconvénients à ce quele gouvernement pût recueillir par-dessus ma tête, et àmon insu, des avis, des demandes ou des plaintes, et cestce qui mamenait à demander que chaque fois que lePrésident ou le ministre se déplacerait dans la zone desarmées, ce fût accompagné par moi ou par mon chefdétat-major général.

Sur la question de fait, je demandais au ministre quele voyage du Président fût remis jusquà un momentil me serait possible de laccompagner.

Après une assez vive discussion, Roques finit par com-prendre que javais encore sur le cœur lincident récentprovoqué par les comptes rendus que lui avait faits legénéral Pétain à la fin du mois précédent, et il admit quede pareils incidents ne pouvaient quêtre néfastes pour laconduite des opérations. La question fut donc résoluedans le sens que javais demandé. Il fut décidé que lePrésident et le ministre seraient toujours accompagnéspar moi ou mon délégué, quand ils viendraient visiterles armées.

Quant à la question de fait, le programme du déplace-ment à Verdun et dans la Somme fut maintenu. Le géné-ral de Castelnau se trouvait dans lEst. Je lui fis télégra-phier de se rendre aussitôt à Verdun et de sy mettre auxordres du Président.