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2 (1932)
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LA BATAILLE DE LA SOMME

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esprits. Je dis à Fayolle la confiance que javais en lui,mais je lui fis comprendre que les interventions de soncommandant de groupe darmées dans la coordinationdes opérations était légitime, et que si Foch devait tenircompte des difficultés que lui, Fayolle, rencontrait, lui-même devait comprendre tout lintérêt que nous avionsà les surmonter rapidement pour ne pas laisser lennemise reprendre.

Or, les craintes que minspiraient les opérations de nosalliés orientaux, malgré les brillantes espérances que nousétions fondés à faire sur eux, commençaient à se préciser.Les Roumains avaient déclaré la guerre à lAutriche le28 août (1), et ils avaient aussitôt entamé linvasion dela Transylvanie . Mais, pour des raisons que jindiqueraiplus loin, nos nouveaux alliés sétaient immédiatementtrouvés dans une situation difficile. Et leur entrée en cam-pagne, qui aurait déterminer une recrudescence deloffensive russe, coïncidait au contraire avec un ralentis-sement auquel ne paraissait pas étrangère larrivée au pou-voir de M. Sturmer qui venait de remplacer M. Sazonoff,le meilleur ministre que le malheureux empereur Nicolas aiteu pendant cette guerre, et le plus loyal envers les Alliés.

Or, il importait que les efforts consentis par lEntenteet particulièrement par la France , en cette terribleannée 1916, ne fussent pas vains. Pour cela il fallait sou-tenir notre commune action. Jai déjà dit quels symptômesde décadence nous avions constaté chez nos ennemis.Ces symptômes se précisaient et se multipliaient. Desconflits sétaient élevés entre Berlin et Sofia, aussi gravesque ceux qui sétaient produits entre les Bulgares et lesAutrichiens et entre Falkenhayn et von Conrad. Noussavions que lAutriche était à bout de souffle, et desrévoltes sanglantes en Allemagne nous apportaient léchodes souffrances croissantes de notre principal ennemi.Quant à létat desprit des troupes allemandes devant

(1) Le même jour, lItalie avait enfin déclaré la guerre à lAlle-magne .