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« ...Si nous voulons réellement profiter de nos succèsantérieurs nous devons à présent nous efforcer de donnerà nos opérations une forme plus décisive. »
Et le 19 octobre :
« ...Il me paraît absolument nécessaire de reprendresans retard les actions offensives larges et profondes endirection d’Achiet-le-Grand, Bapaume , Bertincourt... »
Malheureusement, plusieurs indices faisaient pressentirque l’effort anglais allait se ralentir de plus en plus. Déjàune offensive anglaise, prévue pour le 22 octobre, avaitvu réduire ses dimensions par une série de restrictions quien rendaient l’exécution problématique.
Le 31 octobre, le général Haig me demanda de lui faireconnaître mes intentions pour 1917.
Elles étaient simples : continuer la bataille, dans uneforme lente à bonds limités, dans la région de la Sommeoù nous avions pris l’ascendant sur l’ennemi, et, par là,laisser nos adversaires sous l’impression que la lutten’était pas finie ; gagner ainsi les mois de février ou demars 1917 et livrer alors la bataille décisive qui seraitl’achèvement de celle de 1916.
Cette bataille du printemps 1917, je l’entrevoyais sousla forme suivante :
Des opérations offensives françaises menées entre laSomme et l’Oise avec trois armées (6 e , 10 e et 3 e ) ;
Des opérations anglaises entre Arras et la région deBapaume.
Les attaques alliées seraient ainsi séparées au débutpar un front passif que nos avances ne tarderaient pas àrendre intenables à l’ennemi.
Ces projets, communiqués par l’aide-major général chargédes opérations au général Davidson, chef du 3 e bureaudu grand quartier général britannique, paraissaient con-corder avec ceux du général Haig. C’est du moins l'im-pression que je rapportai, le 23 octobre, d’une visite queje lui fis ce jour-là à Beauquesne. Il me promit que sonarmée continuerait vigoureusement son offensive sur laSomme pendant tout l’hiver.