FIN DE LA BATAILLE DE LA SOMME
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du terrain, réactions énergiques de l’ennemi. Le comman-dement anglais se préoccupait d’ailleurs de relever, à mademande, la gauche des armées françaises de la Somme,et cette relève en diminuant ses réserves le poussait encoreà renoncer à toute activité offensive (1).
Ce que Davidson ne dit pas à Renouard, c’est que, dansles milieux politiques anglais , on s’agitait. Sir D. Haig étaità ce moment très discuté. On l’accusait de faire la guerreà coups d’hommes, d’avoir manqué la campagne de 1916.On annonçait que M. Winston Churchill , premier lord del’amirauté au début de la guerre, cherchait à rentrer dansle gouvernement, et le retour aux affaires de cette per-sonnalité devait être le signal de profonds changementsdans le haut commandement.
Dans les milieux gouvernementaux anglais , une scissions’était produite dans la conception de la conduite de laguerre. Tandis que la majorité des ministres était d’avisde rechercher la solution sur le front occidental, une mino-rité, comprenant les personnages les plus importants duministère, M. Asquith, M. Lloyd George et sir E. Grey,étaient partisans d’aller faire l’effort principal en Orient.
Le général D. Haig avait à naviguer au milieu de cesécueils, et sa tâche n’était probablement pas plus facileque la mienne. Bien qu’il ne fût pas toujours d’accord avecle général Robertson, chef d’état-major impérial, ces deuxgrands chefs se réconciliaient dans un sentiment communcontre Lloyd George, que Robertson appelait plaisamment« Napoléon », et s’efforçaient, de faire prévaloir l’idée quej’ai toujours défendue que la guerre serait gagnée sur lefront occidental.
Quoi qu’il en soit, la bataille de la Somme acheva des’éteindre dans le courant de novembre.
Il n’était pas en mon pouvoir de contraindre nos alliésà marcher malgré eux. Il ne m’était pas possible de pour-suivre la bataille avec les seules armées françaises quiavaient droit, plus que toute autre, au repos.
(1) Cette relève commença dans les premiers jours de décembre.