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sur des « moyens étroitement mesurés » et que, dans cesconditions, il devait « échelonner dans le temps et d’aprèsleur ordre d’urgence, les attaques » qu’il méditait, la rivedroite de la Meuse , avec la poche créée entre Fleury etl’ouvrage de Thiaumont, devant retenir au premier chefson attention. Ces opérations offensives ne devaient d’ail-leurs pas lui faire perdre de vue ses travaux de défense,qui lui permettraient de réaliser sur les parties défensivesdu champ de bataille des économies de forces au profitdes actions offensives.
A la suite de l’attaque allemande du 11 juillet, le géné-ral Nivelle prescrivit au général Mangin, qui commandaitle secteur de Souville, de dégager dans le plus bref délaile fort de Souville et de reprendre le village de Fleury.
Nos contre-attaques du 15 et du 16 reportèrent notreligne à 400 mètres au sud de la route de Fleury — ouvragede Thiaumont.
Renonçant alors aux attaques d’ensemble, le généralMangin, en exécution des directives du général Nivelle,chercha, par une poussée continue et des offensives par-tielles, à atteindre la ligne que nous occupions avant l’at-taque du 23 juin, jalonnée par l’ouvrage de Thiaumont,le village de Fleury, la redoute des Fontaines (bois deVaux-Chapitre) et la carrière du Chênois.
Du 24 juillet au 5 août, malgré deux violentes contre-attaques allemandes que nous repoussâmes le 1 er et le5 août, nos troupes réussirent à réduire le saillant desVignes au sud de Thiaumont, à s’établir aux abordsimmédiats de Fleury, mais ne purent conserver le villagede Fleury où elles étaient entrées le 3. Dans ces actions,près de 3 000 prisonniers étaient restés entre nos mains.
Le 28 juillet, profitant d’une accalmie de la bataillede la Somme, je me rendis dans la zone des 4 e et 2 e arméesque je n’avais pas visitées depuis quelque temps. Je tenaisà montrer aux braves troupes qui combattaient là-basque, si elles étaient passées au second plan dans mespréoccupations, elles n’en restaient pas moins l’objet dema sollicitude et de mon admiration,