NOUVELLES OPÉRATIONS A VERDUN 267
néral Deletoille me dit qu’à certains jours il n’avaitaucune perte dans son secteur; par suite, l’organisationdu terrain se réalisait dans de bonnes conditions. La rivegauche était actuellement solide, avec de bons abris. Ilse confirmait aussi que les Allemands avaient fait desretraits d’artillerie lourde. Partout ailleurs qu’à Souville,on ne recevait plus de projectiles de très gros calibres.Dans le secteur de Souville même, certaines pièces lourdesallemandes avaient été remplacées par des pièces russes.
De ce fait, le général Nivelle et les commandants desecteurs reconnaissaient qu’ils pourraient me restituer cer-tains éléments d’artillerie lourde et des divisions qui neleur paraissaient plus indispensables.
A la fin de l’après-midi, je vis à Sainte-Menehould ,quartier général du général Hirschauer, le général Gouraud,commandant la 4 e armée, les généraux Dalstein et Hirs-chauer, et je passai en revue une fraction de la 35 e division.Le soir, au moment du départ, j’appris de nouveauxsuccès russes et en particulier la prise de Brody.
Je revins d’autant plus enchanté de cette visite quele président de la République, au cours d’une visite àVerdun dont j’ai parlé plus haut, en avait rapporté uneassez fâcheuse impression.
Je revins non moins satisfait du général Nivelle, dontj’aurai l’occasion de dire un peu plus loin tout le bien quefen pensais.
Pendant mon absence, MM. Doumer et Gervais s’étaientprésentés le 28 à Chantilly pour contrôler les effectifs.Ces messieurs émirent le désir de se rendre au 1 er corpscolonial pour étudier sur place cette question. Le généralde Castelnau leur déclara qu’il ne pouvait prendre surlui la responsabilité d’envoyer des parlementaires dansdes endroits aussi dangereux, et il n’autorisa qu’un dé-placement au P. C. du 1 er corps colonial. D’où mauvaisehumeur de M. Doumer qui s'écria : « Quand je m’adressedirectement aux armées, fai tout ce que je veux! Pour unefois que j’ai recours au G. Q. G.! »