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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE
la bataille défensive de Verdun le secteur le plus menacé,et dans la deuxième phase il fut chargé des deux attaquesvictorieuses qui nous rendirent Douaumont et Vaux. C’estdire quel chef et quel exécutant il était!
Les résultats obtenus par la 2 e armée étaient encoreinsuffisants pour lui permettre d’adopter une attitude dé-fensive dans cette région. Aussi, le 20 septembre, le généralcommandant le groupe d’armées du Centre m’exposait lasituation de Verdun et les nécessités qu’elle comportait :
« Conformément à vos instructions, une série de petites opé-rations de détails échelonnés dans le temps nous ont permisd’atteindre le front marqué par le bois Nawé, le dépôt au sudde l’ouvrage de Thiaumont, Fleury, etc...
Le front ainsi atteint ne saurait être définitif.
Une attitude énergique de la 2 e armée est nécessaire eneffet pour aider aux opérations de la Somme.
De toute nécessité, il convient donc de pousser de l’avantet le premier objectif à atteindre doit être le versant nord duRavin de la Dame, la ferme de Thiaumont, la butte de laFausse Côte, et la hauteur 349.
La méthode des opérations de détail suivie jusqu’ici, enobligeant les troupes à stationner sur les portions du terrainbattues, occasionnerait de grosses pertes, sans conduire à dessuccès définitifs.
Une action de grande envergure s’impose donc.
Le front d’attaque atteignant 5 kilomètres à vol d’oiseau, legénéral Nivelle estime à sept divisions les forces nécessairespour mener à bien l’opération, savoir :
3 D. I. pour l’attaque.
3 D. I. pour la relève et les opérations qui suivront.
1 D. I. pour parer à l’imprévu.
Total : 7 D. I.
Je donne dès à présent au général Nivelle l’ordre de com-mencer la préparation de l’opération. »
J’approuvai ces propositions le 22 septembre.
La mission du général Mangin à qui fut confiée l’exé-