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cution de l’opération, consistait à rejeter l’ennemi au delàdu fort de Douaumont.
L’attaque avait d’abord été préparée pour le 15 octobre.Retardée par le mauvais temps, elle se déclencha le 24.
J’étais parti de Chantilly la veille au soir. J’arrivaià Souilly à 8 heures du matin. L’heure de l’attaque avaitété fixée à 14 h. 40. Le temps était brumeux, médiocre,peu favorable à l’observation. Je me rendis au poste decommandement du général Mangin à Regret. Je le trouvaiplein de confiance et d’entrain. Il avait chargé le régimentd’infanterie coloniale du Maroc d’enlever le fort de Douau-mont et il était sûr que cette belle troupe était capabled’enlever « ce morceau ». Je confirmai Mangin dans cesdispositions, en l’orientant dans le sens d’une vigoureuseoffensive, en particulier d’une exploitation immédiate etvivement conduite des résultats qu’on escomptait. « Acertains moments, lui dis-je, toutes les audaces sont per-mises. » Mangin n’était pas de ces chefs qui ont besoind’être stimulés.
Je déjeunai à Souilly chez le général Nivelle avec lesgénéraux Pétain et Raguenau. Les premiers renseignementsarrivèrent, transmis aux généraux de division par pigeons-voyageurs, une heure environ après le début de l’attaque.
L’après-midi, je visitai les postes de commandementdes généraux commandant les 14 e , 3 e , 15 e et 16 e corps.Quelques renseignements m’arrivèrent à Dieue, chez legénéral Marjoulet (14 e corps). Mais ce ne fut qu’en rentrantà Souilly, à 17 heures, que j’appris les beaux résultatsde la journée, et en particulier la reprise définitive deDouaumont.
Dès mon retour à Souilly, je fis appeler Mangin au télé-phone pour le pousser à exploiter son succès, en faisantétat de toutes les divisions disponibles, le couvrant àl’avance des solutions les plus hardies qu’il pourrait prendre,quelque contraires qu’elles pussent être aux conseils qu’àma connaissance il avait reçus dans l’après-midi.
Je tenais aussi à être sûr que nous tenions très bien lefort de Douaumont, avant d’en lancer la nouvelle dans