LE FRONT ITALIEN
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Avant la guerre, je ne connaissais pas le général Cadorna ,chef d’état-major de l’armée italienne.
Ce lut au cours de l’été 1915 que je le vis pour la pre-mière fois. Sur une invitation du gouvernement italien,je me rendis sur le front de nos nouveaux alliés. Je visitaiplus particulièrement le secteur de l’Isonzo et je pus merendre compte par moi-même des conditions dans les-quelles opérait l’armée italienne, en raison de la natureextrêmement mouvementée du sol. Je fus reçus par le roi,avec lequel, un jour, je fis un frugal déjeuner sur le terrain.J’ai conservé le souvenir de l’accueil affable et de latrès grande simplicité du souverain. Quant au généralCadorna , il me fit, dès la première entrevue, la meilleureimpression; très maître de lui, très aimable, très avertides choses de la guerre moderne.
Je revis le général Cadorna , au printemps 1916, quand ilvint en France visiter notre front et celui de nos alliésbritanniques. Il arriva à Paris le 20 mars 1916.
Je me rendis ce jour-là à la gare de Lyon pour le rece-voir en compagnie du général Roques, qui faisait là sapremière sortie officielle comme ministre de la Guerre.Le chef d’état-major italien fut l’objet d’une magnifiqueovation de la part de la population parisienne. Le généralRoques me fit l’amitié de me céder sa place dans la voi-ture qui conduisait le général Cadorna à l’hôtel Meurice,où un appartement lui avait été réservé. Je le retrouvaià 12 h. 30, aux Affaires étrangères, où M. Briand don-nait un déjeuner en son honneur, à l’issue duquel denouvelles acclamations saluèrent le représentant de l’arméealliée.
Le général Cadorna vint me voir à Chantilly le lende-main. Je le retins à déjeuner et nous eûmes ensemble unlong entretien.
Le général Cadorna, après un court séjour en Angleterre ,revint en France et je lui fis connaître, le 29 mars le sec-teur de Reims, et le 30 celui de l’Argonne et de Verdun .
Au cours de cette visite, nous pûmes, le général Cadorna et moi, faire plus ample connaissance, et je tiens à dire ici