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2 (1932)
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280 MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

que je nai jamais eu quà me louer de mes relations aveclui, malgré que nos points de vue aient parfois différé. Jesentais, plus quil ne le me disait, que sa bonne volonté,son initiative étaient limitées par la situation politiquede son pays, qui empêchait lItalie dappliquer à la guerretoutes ses ressources en argent et en hommes. La consé-quence de cet état de choses était que larmée italiennesouffrait du manque de matériel, en particulier en ce quiconcernait les mitrailleuses et lartillerie lourde, et quellene pouvait encadrer ni armer les nombreuses classes desoldats qui garnissaient ses dépôts.

Jen eus la preuve peu de temps après la visite du généralCadorna , comme on le verra dans la suite de ce chapitre.

Dans une réunion du Conseil supérieur de la Défensenationale qui eut lieu au début de février 1916, je présentaiun document dans lequel javais fait condenser toutes lesétudes entreprises au cours de lhiver, quant aux possibi-lités de nos ennemis et à lemploi des forces de la coalition.Le Conseil émit lavis que les offensives densembledevraient, si possible, être ajournées jusquau 1 er juillet,afin que les armées russes fussent en mesure dy participeravec la totalité de leurs forces reconstituées.

Une réunion des commandants en chef des armées alliéesfut, sur ces entrefaites, reconnue nécessaire pour arrêterdéfinitivement les modalités dapplication du plan dac-tion de la coalition. Cette conférence eut lieu le 12 mars,alors que la bataille de Verdun était déjà engagée ; elle futprécédée dune séance du Conseil supérieur de la Défensenationale, qui approuva les décisions prises par moi, ethomologua les propositions que jallais développer devantles commandants en chef ou leurs représentants.

A cette conférence du 12 mars je synthétisai la situa-tion de la façon suivante :

Larmée allemande a prononcé sur Verdun un effort auquelelle semble vouloir donner un caractère décisif dans le butmanifeste duser les disponibilités de larmée française et delempêcher ainsi de prendre part aux offensives générales, tout