qui me paraissait la plus avantageuse peur les prononcer.En ce qui concerne cette deuxième question, mes instruc-tions au général Janin devaient l’amener à appeler dis-crètement l’attention de nos alliés sur l’intérêt qu’il yavait à donner confiance à la Roumanie , travaillée par ladiplomatie de l’Entente, au moyen d’une offensive àproximité de son territoire.
Au cours d’un conseil de guerre des commandants degroupe d’armées, tenu le 14 avril sous la présidence dutsar, la décision de principe avait été prise de remettrele commencement de l’offensive à une date voisine du15 juin, afin de terminer les préparatifs, compléter lematériel et achever la concentration. Avisé le 6 mai decette décision, et appréciant la valeur des motifs indiqués,j’acceptai cette nouvelle remise. Je priai aussitôt le généralCadorna de prendre ses dispositions pour que l’attaqueitalienne en préparation fût déclenchée en même tempsque l’offensive russe avec laquelle elle était en étroite rela-tion (1).
Le 18 mai, le général Gilinski vint me communiquer lesgrandes lignes du projet d’offensive russe : l’opérationprincipale devait être effectuée dans la région de Minsk ,avec attaques secondaires dans la région du nord deDvinsk et au sud de Rovno . L’ensemble des offensivesdevait s’allumer le 15 juin.
Telles étaient les dispositions arrêtées au moment où,le 14 mai 1916, les Autrichiens partant de leur base duTrentin se jetèrent sur l’Italie .
Le commandement italien m’avait fait connaître queson pays mettrait sur pied pendant l’hiver 1915-1916 denombreuses unités nouvelles (infanterie, artillerie de cam-pagne et lourde). Pour des raisons budgétaires, qui montrentque le gouvernement italien de l’époque n’avait pas mesurél’effort que la guerre exigeait de tous les peuples, cetimportant effort ne put être intégralement accompli. Le
(1) Télégramme du 14 mai au chef de la mission militaire fran-çaise auprès du grand quartier général italien