l’armée d’orient
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Le Conseil supérieur de la Défense Nationale adopta mamanière de voir au cours de sa séance du 20 avril et j’en-tamai aussitôt des pourparlers avec le commandement bri-tannique.
J’envoyai le 30 avril au général Sarrail une directivepour lui préciser ce que j’attendais de lui, et lui demanderde m’envoyer d’urgence un plan d’opérations (1). Celui-cim’avait soumis déjà ses idées par télégramme du 7 mars.Il me les confirma par lettre du 7 avril. Dans ces docu-ments, il cherchait à établir qu’aucune action offensivesérieuse de sa part ne serait possible si on ne renforçaitpas au préalable l’armée d’Orient par cinq ou six divi-sions, en plus des six divisions de l’armée serbe, dont jeparlerai un peu plus loin. Il faisait observer que ces effectifsne seraient pas réunis avant la saison chaude, ce qui luiparaissait irrationnel, et, pour le cas où l’on décideraitd’entreprendre l’opération, il me proposait de lui donner uneamplitude considérable, en déployant ses forces en cordonsur le vaste front compris entre Monastir et la Strouma .
Par télégramme du 20 avril, j’avais cherché à remettreles choses au point, en montrant au commandant del’armée d’Orient que l’exécution des plans de la coalitionne permettait pas d’envoyer à Salonique les renforts qu’ildemandait, que l’offensive n’en restait pas moins possible,même pendant la saison chaude plus supportable à Salo-nique que dans la majeure partie des colonies (2).
J’en étais là quand j’adressai à Sarrail mon télégrammedu 30 avril dans lequel je lui demandais de m’envoyerd’urgence son plan d’opérations. Ce plan m’était indispen-sable, car il devait constituer une base pour les pour-
(1) Ce télégramme se terminait ainsi :
...En conséquence l’armée d’Orient attaquera toutes forces réu-nies, au moment que je jugerai opportun, armées ennemies à frontièregrecque et, en cas de succès, les poursuivra en direction générale deSofia. Prière d’envoyer d’urgence plan d’opérations basé sur cettedirective. — J. J offre.
(2) Et la deuxième guerre balkanique avait débuté le 28 juin,ce qui n’avait pas empêché les Roumains, les Bulgares, les Grecset les Serbes de se battre