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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

parlers que je venais dentamer avec létat-major impérialanglais .

Le 2 mai, je reçus le nouveau plan du commandant delarmée dOrient, si tant est quon puisse dénommer cedocument un plan nouveau : le général Sarrail y reprodui-sait le plan précédent. Létendue de son déploiement stra-tégique était dautant plus démesurée que je lavais pré-venu quil ne pouvait pas compter sur le supplément desix divisions nouvelles quil demandait. Dans ces condi-tions, sétaler uniformément sur tout son front, cétaitvouloir renoncer à profiter de lavantage que linitiativede lattaque pouvait lui conférer sur la partie du frontennemi quil aurait choisie. Je lui en fis lobservation partélégramme du 6 mai. Le lendemain, Sarrail me répondaiten maintenant ses conclusions.

Cest dans cet état que la question fut débattue dansun entretien que jeus avec le général Robertson (1) àBeau-quesne (2).

Léchec fut immédiat et complet.

Tout dabord, Robertson me déclara que le gouverne-ment britannique repoussait lidée denvoyer de nou-velles forces anglaises en Orient. Robertson, allant jus-quau bout de sa pensée, me suggéra même lidée de rap-peler deux divisions anglaises de Salonique « elles neferont rien » et « qui seraient très utiles sur le front fran-çais (3) ». Enfin, Robertson ne se faisait pas faute de dis-cuter le plan de Sarrail, et jétais mal placé pour défendreun plan dont les fondements métaient apparus dès labordà moi-même si critiquables.

(1) Robertson mavait témoigné le désir dexaminer avec moi leplan des opérations à entreprendre en Orient :

Je lui écrivis le 11, pour lui dire que le général Sarrail venait demadresser son projet et que je serais heureux de profiter de cetteoccasion pour mentretenir avec lui de la date des offensives géné-rales

(2) Du côté anglais , le général D. Haig, du côté français, le généralde Castelnau assistaient à cette conférence.

(3) Le résumé de cette entrevue du 26 mai figure dans les docu-ments du grand quartier général français (3 e bureau)