Druckschrift 
2 (1932)
Entstehung
Seite
294
Einzelbild herunterladen
 
  

294

MÉMOIRES DU MARÉCHAL J OFFRE

ment des divisions anglaises ne serait pas achevé avantseptembre, et il spécifiait que le général Milne, commandantdes forces britanniques, nétait placé sous les ordres dugénéral Sarrail que pour la défense de la ville et du port,ce qui montrait la claire volonté du gouvernement bri-tannique de ne participer en aucune façon aux opéra-tions actives que nous pourrions être amenés à entreprendreen Orient. Cette décision était grave. Je ne serais pasétonné quelle ait contribué à refroidir le zèle déjà chan-celant du gouvernement roumain . En tout cas, quand laRoumanie se décida à sengager, les forces anglaisesnétaient pas encore équipées pour participer aux opéra-tions des forces alliées dOrient. Comme on le voit par lesquelques détails que jindique ici, cette expédition dOrientma causé bien des difficultés et ma procuré bien desdéboires. Lattitude changeante du gouvernement anglais sur certaines questions en fut la cause principale. Maisjai toujours été persuadé que la personne du commandanten chef de l'armée d'Orient, qui ninspirait à nos alliésaucune confiance , contribua à les maintenir dans un étatdesprit si contraire aux intérêts de notre cause commune.

Quoi quil en soit, je dus me contenter, faute de mieux,daviser, le 25 juin, le général Sarrail de prendre ses dis-positions pour être en mesure dattaquer au besoin avecles seules forces françaises et serbes, sil devenait néces-saire de fixer les Bulgares à la frontière grecque, pourfaciliter lentrée en action de la Roumanie. En réponseà mon télégramme, Sarrail madressait le surlendemainun plan dopérations franco-serbes. Ce projet portait lamême marque que les précédents : il ne répondait en rienau rôle que je demandais à larmée dOrient de se pré-parer à jouer; on ny trouvait aucune idée densemble,mais seulement des espèces de coups de main sans portée.

Ainsi,-la situation du point de vue militaire ne se pré-sentait pas sous un jour favorable en Orient. Du pointde vue politique, elle était plus sombre encore. Le diffé-rend entre Londres et Paris était manifestement sur lepoint de tourner à laigre, et M. Cambon, notre ambas-