LES SERBES
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sadeur, conseillait de ne pas insister auprès du gouverne-ment britannique. L’intervention roumaine allait heureu-sement amener une détente et concilier au moins provi-soirement des points de vue dont l’opposition avait étésur le point de revêtir l’aspect le plus fâcheux.
LES SERBES
Avant d’aborder le récit de l’intervention roumaineil faut dire quelques mots de l’armée serbe, que nousavons laissée à Corfou , en train de se remettre des ter-ribles épreuves qu’elle venait de traverser.
Les 8, 9 et 10 février, une conférence interalliée tenueà Paris avait déterminé les conditions dans lesquellesla France et l’Angleterre assureraient à la Serbie les four-nitures de matériel de guerre et de vivres qui lui étaientindispensables.
Quant à l’emploi de ces forces, j’avais envisagé le8 janvier 1916 leur envoi à Salonique , seul théâtre d’opé-rations où il fût posssible de les utiliser, et j’avais prescritle 16 février au général de Mondésir de diriger leur ins-truction en vue de cet emploi.
Le 12 mars, les Alliés décidèrent à l’unanimité quel’armée serbe serait transportée à Salonique , et les états-majors français et serbe arrêtèrent, le 19 mars, un plande réorganisation d’après lequel l’armée serbe devait com-prendre six divisions d’infanterie et une de cavalerie.Reconstituée sur ces bases, cette armée devait être prêteà être transportée à Salonique à partir du 1 er avril 1916.A la demande de la Marine, qui voyait dans cette solutionun allégement à sa tâche si lourde, et une diminutionde risques, j’envisageai le transport des Serbes à traversle territoire grec. Par ce procédé, la traversée maritime,au lieu d’un vaste périple autour de la presqu’île hellé-nique, se fût réduite à un court voyage.
On entama aussitôt des pourparlers avec le gouverne-ment grec. Ils échouèrent par suite de la mauvaise vo-