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2 (1932)
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MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE

lonté du gouvernement dAthènes . Le transport de ces120 000 hommes fut donc assuré par les marines alliées,et en majeure partie par la nôtre. Il seffectua sans in-cident, et le 1 er juin le général Sarrail mannonçait quele débarquement de linfanterie serbe était virtuellementterminé. Le 8 juin, les sept divisions serbes étaient ins-tallées dans la presquîle de Cbalcidique.

Le gouvernement serbe aurait vivement désiré que leprince héritier Alexandre fût investi du commandementen chef des armées alliées dOrient (1). Je songeai à ré-soudre ce problème par une solution qui consistait àdonner au prince Alexandre le commandement supérieurde toutes les forces à Salonique, en plaçant auprès de luiun chef détat-major éprouvé. Mes vues se portèrent pourremplir ces fonctions importantes sur le général Micheler, commandant de la 10 e armée française, qui, à ses trèsréelles qualités militaires, joignait celle dêtre en très bonstermes avec le ministre de la Guerre, le général Roques,dont il avait été le chef détat-major quand ce derniercommandait la l re armée.

Je dus renoncer à cette solution qui maurait amené àretirer au général Sarrail le commandement quil exerçaitsur toutes les armées dOrient. M. Briand redoutait lesprotestations que cette mesure naurait pas manqué desoulever de la part des amis du général Sarrail. Je ninsistaipas.

Je demandai donc, le 1 er mai, au président du Conseilque la subordination de larmée serbe au général françaiscommandant en chef larmée dOrient fût nettement éta-blie. Les négociations traînèrent en longueur. Le princeAlexandre continuait, en attendant, à résider à Corfou .Ce ne fut quau début de juin quil se décida à mettre sansrestriction son armée sous le commandement du généralcommandant larmée dOrient. La question fut défmiti-

(1) Le roi Pierre, âgé et éprouvé par les fatigues de la campagnedautomne 1915, avait pratiquement abdiqué ses pouvoirs entreles mains de son fils.