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vement réglée le 29 juillet par d’adoption de la formulesuivante :
« Le général Sarrail, commandant en chef des troupes alliéesà Salonique , exerce le commandement au nom du roi Pierreet des Alliés. »
Une autre question se posa aussi : celle du recrutementde l’armée serbe dont le territoire était tout entier auxmains de l’ennemi. Le gouvernement serbe essaya de seprocurer des ressources en hommes en recrutant des vo-lontaires parmi les émigrés de race yougo-slave qui habi-taient soit les États-Unis , soit les pays en guerre avecl’Allemagne : Russie et Italie notamment. J’appuyai vi-vement les demandes faites dans ce sens par le gouverne-ment serbe. Leur succès ou leur échec pouvait avoir d’im-portantes conséquences sur l’action militaire de la Serbie .Aucune de ces tractations ne réussit pendant l’année 1916 ;le gouvernement américain se retranchait derrière sa neu-tralité ; le gouvernement russe se heurtait à des difficultésde transport ; le gouvernement italien faisait la sourdeoreille, peut-être parce qu’il n’était pas fâché de voir enmisérable posture sa rivale éventuelle de l’Adriatique.
Ces quelques détails suffiraient à montrer avec quelétat d’esprit l’Entente abordait les difficultés qu’elle avaità résoudre pour tirer parti des forces qu’elle avait main-tenant en Orient.
Notre extraordinaire position vis-à-vis de la Grèce com-pliquait encore les choses, et achevait de mettre en lu-mière nos divisions.
Je ne referai pas l’historique de nos relations avec laGrèce pendant la guerre. Un volume n’y suffirait pas.J’ai déjà indiqué dans un chapitre précédent commentnous avions fini, à la fin de 1915, par trouver un modusvivendi assez précaire qui permît à l’armée d’Orient des’installer à Salonique.