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(une division). Je pris aussitôt mes dispositions en consé-quence avec le général Sarrail, et après m’être mis d’ac-cord avec le département de la Marine.
Malheureusement des événements, que je n’ai jamaispu définir, entravèrent une fois de plus notre action. J’eusl’impression que le roi Constantin, averti en sous-main parles ministres anglais et russe de la menace suspendue sursa tête, fit aussitôt connaître qu’il était disposé à céder,sur quoi le gouvernement français décida de remettrel’ultimatum avant l’arrivée de la flotte. La remise du do-cument eut lieu le 21 juin. Son acceptation, du moinsen apparence, entraîna un contre-ordre général de toutemanifestation d’une force qu’il eût été salutaire de montrer.
A partir de ce moment, les gouvernements alliés aban-donnèrent l’idée d’amener la Grèce à combattre à noscôtés ; ils se bornèrent à l’empêcber de nous nuire, et lesillusions qu’ils entretinrent à ce sujet se prolongèrentjusqu’au guet-apens de décembre 1916.
La Roumanie continuait pendant ce temps de fairel’objet de mes préoccupations. Les discussions auxquelleselle se livrait avec la Russie se poursuivaient sans que laquestion parût avancer d’un pas.
Une des questions que soulevait le gouvernement rou-main était celle des munitions. Le 2 mars 1916, j’avaisécrit au président du Conseil pour lui faire observer quecette question, dont la Roumanie se servait pour retardersa décision, pouvait être facilement résolue, la Russie sedéclarant prête à assurer le transit des approvisionnementsvenant de France , dès l’ouverture du port d’Arkangel.La Roumanie disposait de 1500 coups par pièce et cetapprovisionnement paraissait suffisant pour permettre l’en-trée en campagne de l’armée roumaine.
Dans les premiers jours d’avril, la rentrée en scènede 120 000 Serbes, que nos ennemis avaient pensé rayer