l’offensive italienne
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fâcheuse surprise. Dans le courant de l’été, d’accord avecAlexeiefï, je décidai d’envoyer deux brigades russes à Salo-nique. Le 20 août, la brigade dont je viens de parler arri-vait à Marseille pour s’embarquer. Au moment de partir,les hommes d’un régiment se mutinèrent, et après s’êtrecopieusement enivrés, ils massacrèrent leur colonel sousle prétexte qu’il portait un nom allemand . Le colonelIgnatief accourut faire sur place une enquête. A sa de-mande, il fallut ramener les bataillons à Mailly où il dutfaire fusiller les meneurs.
l’offensive italienne
L’offensive russe, avancée par le général Alexeiefï à lademande des Italiens, avait immédiatement donné desrésultats magnifiques. Sous ses coups, l’armée autrichiennes’effondrait misérablement, malgré l’aide que lui appor-taient les divisions allemandes prélevées sur la partieseptentrionale du front russe. Le commandement autri-chien comprit très vite que l’heure était passée de chercherdes succès sur le front italien, et dès le début de juin, lesattaques sur le front du Trentin s’arrêtèrent. Le 6, le gé-néral Cadorna me fit connaître qu’avant la fin de laquinzaine en cours, il entreprendrait « une contre-offen-sive énergique en vue d’améliorer sa propre situation etde retenir sur ce front toutes les forces autrichiennes ».Je répondis, le surlendemain, que cette intention « répon-dait également bien aux exigences de la situation localeet au but poursuivi par la coalition ». Et les jours sui-vants, j’insistai auprès de Cadorna pour que l’opérationreçût tout le développement dont elle était susceptible.A mon avis, toute la 5 e armée italienne devait reprendrel’offensive dans le plus court délai possible et cela dansle double but d’empêcher les Autrichiens de consoliderleurs gains, et de transporter des forces vers le front russe.Le 25, je revins sur la même idée auprès de Cadorna, en lui de-mandant d’attaquer « avec toutes ses ressources en hommes